Verviers : carte de Hodimont
Projet « Hodimont en V.O. » par Des Images et Le CAP
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Ce qu’on nomme « réel » n’est-ce pas une sorte de piège, une suite de pièges ? N’est ce-pas ce qui n’est jamais là où on croit, qui se déplace, échappe, fuit, derrière, à côté, dessous, à l’envers, au-dedans du dedans ? Le réel comme la lettre volée n’est-ce pas ce papillon qui se pose exactement là où on le voit pas ? Ce qui reste impensé dans la pensée, non cherché dans la recherche, non déchiffré dans le signe, inabouti dans l’œuvre, résistant dans le travail ? Cette tache obscure, ce point aveugle, ce point de fuite de toute perspective rationnelle, la limite et la frontière toujours déplacées qui font de l’effort de connaissance un risque absolu ?
Jean-Louis COMOLLI, Voir et pouvoir : cinéma, télévision, fiction, documentaire, P.166
Rubrique Arpenter Hodimont
Le 21 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Nous écoutons tranquillement Jean et Annie se relancer l’un l’autre sur les lieux, les dates, les gens. C’était autrefois. Quand il se dit Hodimontois pour toujours, Jean laisse échapper un petit rire tranquille, comme une fumée douce et invisible.
Rubrique Arpenter Hodimont
Le 16 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Pour cette troisième balade dans Hodimont, Pierre-Nicolas est absent. Je suis donc seul, un peu fébrile, moins assuré face aux autres. Dans les rues, avec le micro en main, c’est presque un pistolet que je pointe et je m’étonne de ne pas faire un peu peur. Comme je souhaite arpenter les limites du quartier avec mon compagnon de route, je choisis une autre voie cette fois, attendant son retour pour continuer la tâche.
Rubrique Arpenter Hodimont
Le 15 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Nous reprenons notre marche sur les bords du quartier, toujours avec l’enregistreur son et la caméra, Pierre-Nicolas et moi. Nous ouvrons cet après-midi par la rue Fanchamps qui quelques dizaines de mètres plus loin, devient le Thier de Hodimont (« Thier » signifie versant de colline en wallon) qui grimpe jusqu’à dépasser l’autoroute qui la croise. Quelque part ici se situe une frontière avec Petit-Rechain. Ce pourrait être l’autoroute…
Rubrique Arpenter Hodimont
Le 14 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Pour notre première sortie, il fait plein soleil. Tant mieux ! On part vers la rue Cerexhe, devant la Vesdre. Si nous avons une certitude sur les limites de Hodimont, c’est bien la frontière naturelle de la rivière. De l’autre côté, c’est le centre, les magasins, notamment. De ce côté, nous voyons pourtant plusieurs enseignes de restaurant, un certain chic bien différent de la rue de Hodimont.
Rubrique Défendre des films et ceux qui les font
Le 2 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Quel spectateur exige Hara Kazuo ? Un spectateur qui s’engage dans le film complètement, quitte à perdre pied, tout comme les personnages sont prêts à aller au bout d’eux-mêmes, en parallèle de Hara qui joue également de sa propre personne à maints égards : son argent pour produire, sa vie sentimentale dans Extreme Private Eros : Love Song 1974, des personnages proprement incontrôlables, des situations où l’instinct prime sur la réflexion.
Rubrique Défendre des films et ceux qui les font
Le 2 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Première réalisation de Hara, ce film 16mm artisanal prolonge son expérience préalable comme assistant dans une école pour enfants handicapés de Tokyo. Encourageant à l’époque les élèves les plus âgés à sortir en ville et se confronter au monde extérieur, il note ainsi les regards horrifiés des passants. C’est la matrice du film à venir : l’opposition entre valides et non-valides, nous et eux.
Rubrique Défendre des films et ceux qui les font
Le 2 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Avec Extreme Private Eros : Love Song 1974, Hara poursuit à la fois son travail de sape de la société japonaise tout en retournant la lame de sa caméra contre lui-même, exposant sa vie tout en en faisant un objet politique. Sollicité par son ex-femme, Takeda Miyuki, enceinte, il lui rend plusieurs visites sur l’île d’Okinawa où elle réside.
Rubrique Défendre des films et ceux qui les font
Le 2 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Au début des années 80, le réalisateur Immamura Shoei travaille pour la télévision sur des portraits d’anciens soldats ayant combattu dans le Pacifique. Sur sa route, il rencontre Okuzaki Kenzo qui a servi en Guinée. Face à la caméra, l’homme met en cause l’empereur Hiro Hito, tabou absolu au Japon, ce qui signe l’arrêt de mort du film pour la télé.
Rubrique Défendre des films et ceux qui les font
Le 2 octobre 2011
par Emmanuel Massart
Quand Hara projette de faire un film avec Inoue Mitsuharu, figure littéraire d’importance au Japon, il garde au fond de lui la méthode élaborée avec Okuzaki, l’ancien militaire de The Emperor’s Naked Army Marches On. Il propose ainsi à l’homme de lettres d’écrire un script, de projeter ses propres actions à venir, avant que le réalisateur n’y infuse à son tour ses propres éléments de mise en scène.
Rubrique GE n°03 - Le prof de morale Jacques Duez
Le 7 septembre 2010
par Emmanuel Massart
De temps en temps, je crois qu’il faut accepter de se dévoyer. Au fond, à mon sens, c’est la seule façon de pouvoir rentrer en relation avec quelqu’un. Quand un gosse me dit : « Moi, je n’aime pas les noirs : ils puent. » Ca m’intéresse, je dis : « Tiens, comment ça se fait, comment est-ce qu‘on construit ?... » J’aimerais rentrer dans sa peau, dans son esprit. « Ils puent », et j’essaie vraiment de me dire : « Un noir, ça pue. »